Nous sommes le 10 janvier 2023.
La France se lève et réalise que le pays est peuplé de 20 millions de seniors.

Elle réalise qu’ils représentent aujourd’hui plus de 30% de la population française. Que parmi eux, il y a 18,5 millions de grands-parents qui s’occupent de leurs petits-enfants 9h par semaine, en plus des 22 jours de vacances par an. Que 45% d’entre eux sont encore des actifs en entreprise, en plus d’être parfois, des aidants familiaux 2h par semaine auprès de leurs aînés.

En bref, nos seniors agiles ont du pain sur la planche

Et puis il y a nos seniors fragiles. Ceux qui, à l’aube de leurs 88 ans en moyenne, montrent les premiers signes de perte d’autonomie. Ceux qui comptent sur leurs aidants familiaux, qui prient pour ne pas finir en EHPAD, et qui rêvent de rester chez eux tout en ayant de la compagnie tous les jours.

Mission impossible

La France se lève et réalise que les grands-parents sont devenus le 3e mode de garde. Pourtant, on ne fait rien pour eux. Même pas leur offrir quelques congés petits-enfants, alors que les entreprises sont bien contentes que les parents ne s’absentent pas trop pour un enfant malade. Car oui, dans les entreprises, nos seniors sont traités comme des dinosaures. Et croyez-moi, ils n’ont rien d’aussi cool que ceux qui traînent dans les chambres de nos enfants ! Non, ceux-là sont plutôt encombrants. Alors on les néglige. Et pourtant, on leur répète que plus ils travailleront tard, plus ils resteront en bonne santé.

Paradoxal

Aujourd’hui, la France se lève et réalise qu’on a toujours par de loi sur le grand âge. Elle réalise que nos seniors fragiles aujourd’hui ne seront plus fragiles demain mais morts si on ne fait rien, et qu’il serait grand temps qu’on la sorte, cette loi.

Et si on se mobilisait tous pour que l’année 2023 ne soit ni l’année du Covid, ni celle de la Coupe du Monde ou du changement de gouvernement, mais bien l’année des seniors ?

SOPHIE GAILLET,
FONDATRICE D’INTELLIGENCE SENIOR